Historique
Naissance du Festival, ses buts, ses objectifs
Nées en 1969, sur une idée de Jacques LAVENEX, cinéaste amateur, alpiniste, skieur et ami de la station des Diablerets, les «JOURNÉES DU CINÉMA SUISSE DE MONTAGNE» sont rapidement devenues le FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ALPIN DES DIABLERETS, tant les demandes de participation affluèrent de l’étranger, dès l’année suivante, en 1970.
Les objectifs d’alors, et qui restent toujours les mêmes, étaient : divulguer les richesses de ce genre cinématographique mal connu, pour ne pas dire ignoré, en les présentant à un public plus large et, surtout, découvrir des œuvres nouvelles, inédites, à travers les alpinistes-cinéastes de l’époque et qui seraient les points de repère de l’histoire, de la culture, des choses de la montagne.
C’est ainsi qu’au cours de son existence, le FIFAD a reçu tous les grands alpinistes et cinéastes qui ont écrit l’histoire de la montagne et de sa cinématographie. Réputé pour sa rigueur de sélection et son profond respect des auteurs et réalisateurs, le FIFAD est reconnu comme l’un des plus importants festivals au monde.
Depuis quelques années, une nouvelle forme de cinématographie de montagne est apparue. Une nouvelle génération de cinéastes s’est intéressée à l’aspect ethnologique de la montagne et de ses habitants. Il faut dire que la montagne sportive, l’alpinisme de pointe et les grandes expéditions n’ont plus beaucoup de révélations à faire. Tous les sommets, tous les massifs ont été visités et gravis. Il fallait explorer un autre aspect de la montagne: les hommes de la montagne, ceux qui y sont nés, qui y vivent et qui en vivent. Le FIFAD a, en même temps que les cinéastes, pressenti ce changement et, en 1964 déjà, il a modifié sa liste des catégories de mise en concours en privilégiant l’ethnologie de montagne et en reléguant au second plan la montagne et l’alpinisme.
Caractère international du FIFAD et sa position dans la famille des festivals de films de montagne du monde
Un festival de ce genre ne peut être qu’INTERNATIONAL. C’est le cas du FIFAD qui, dès la deuxième année, l’est devenu sous les sollicitations des cinéastes eux-mêmes. De par la géographie liée au thème FIFAD, la montagne, tous les pays ou presque, sont concernés par les différentes discipline dites «alpines». Chaque année, le festival reçoit près de 200 films qui viennent de 12 à 15 pays différents. La confrontation entre les cinéastes et les alpinistes du monde entier est l’un des intérêts de notre manifestation. Cela nécessite également de constituer un jury international. Grâce à la réputation du FIFAD, pour son sérieux et la qualité des œuvres présentées, nombreuses sont les «autorités» du monde de la montagne, cinéastes, alpinistes ou chercheurs qui ont, depuis plus de 30 ans, fonctionné comme membres du jury. Tous ont souligné la qualité de notre manifestation, ne manquant pas de le dire loin à la ronde.
Il existe, actuellement, une quinzaine de festivals qui, à travers le monde projettent l’image de la montagne sous toutes ses formes.
Autant de festivals pouvaient représenter un danger pour les manifestations d’une part, mais aussi, et surtout, pour les réalisateurs de ce genre de films. Le FIFAD l’a bien senti et, depuis de nombreuses années, il luttait pour qu’une structure se mette en place afin que les organisateurs puissent travailler ensemble, coordonner leurs efforts et faire en sorte que chacun ait sa propre identité, que nos dates soient planifiées sans empiéter sur celles des autres. Que chaque réalisateur puisse choisir le festival qui lui convient le mieux et qui traite avec le plus de compétence le fruit de son travail.
C’est ainsi que le 5 février 2000, à TURIN, au Musée National de la Montagne, les huit plus grands festivals du monde, TRENTO (Italie), LES DIABLERETS (Suisse), BANFF (Canada), AUTRANS (France), TORILLO (Catalogne), CERVINIA (Italie), GRAZ (Autriche) et LUGANO ont créé l’«ALLIANCE INTERNATIONALE POUR LE FILM DE MONTAGNE». La création de cette Alliance ne fait qu’officialiser une longue et amicale collaboration entre les festivals cités.
Les buts de ce regroupement sont nombreux, mais les principaux sont: la promotion, la valorisation, la défense et la conservation de la cinématographie de montagne. Depuis, une dizaine d’autres festivals ont sollicité leur adhésion à l’Alliance.
Organiser un Festival International de Films de Montagne, comme nous le faisons depuis son origine, implique la volonté de faire évoluer ce genre de cinématographie, réputé «parent pauvre» du cinéma. C’est notre mandat. Tout d’abord, en respectant et en promouvant le travail des cinéastes et réalisateurs.
Se rappeler que, chaque année, ils nous confient leurs œuvres et nous permettent de les confronter à d’autres, venant d’autres pays, d’autres cultures. Puis, il y a la défense du cinéma de montagne. C’est en cela que notre engagement prend sa dimension. La tâche n’est pas facile, mais nous y croyons et, à constater l’évolution qui s’est opérée, il faut admettre que nous avons fait œuvre utile.
En 2002, Jean Bovon succède à Pierre Simoni à la Direction du Festival.
Une ouverture s’opère : mise en évidence des films traitant de l’environnement, introduction en compétition du domaine incontournable des sports extrêmes sous toutes ses formes : freeride, base jump, etc… Cela nous a amené un nouveau public, jeune principalement. La crédibilité du Festival s’est accrue : 120 films en sélection, la présence de tous les réalisateurs en compétition, des échanges fructueux entre gens de la montagne et gens du cinéma.
De 2007 à 2018, Jean-Philippe Rapp devient le directeur du Festival.
Un changement de direction qui coïncide avec un changement de dates ; le Festival a lieu désormais en été, au mois d’août. Une nouvelle étape qui se veut « festive et estivale ». En effet, un espace d’accueil à l’extérieur de la Maison des Congrès accueille désormais les festivaliers : bar sous tente, écran géant et animations pour les jeunes. Des projections gratuites l’après-midi et des rencontres avec des invités sont également l’initiative de Jean-Philippe Rapp. Le festival grandit.
Depuis 2019, le festival a une direction bicéphale avec Benoît Aymon à la direction artistique et Solveig Sautier à la direction opérationnelle.
Ces dernières années, le FIFAD s’est très nettement professionnalisé, grâce notamment à l’engagement de deux professionnels à sa direction: Solveig Sautier, directrice administrative et opérationnelle qui a acquis une grande expérience dans l’événementiel et à la direction d’autres festivals et Benoît Aymon, directeur artistique, qui a notamment créé, réalisé et produit une émission phare de la RTS, « Passe-Moi les Jumelles ».
Rendez-vous incontournable du monde de la montagne depuis plus de 50 ans, le Festival International du Film Alpin des Diablerets (FIFAD) est le plus ancien festival du film de montagne au monde, – après Trento, en Italie. Ce demi-siècle de films de montagne a fait du FIFAD l’un des plus importants festivals de films alpins au niveau suisse et international. Il attire chaque années plus de 20’000 visiteurs pendant 8 jours. Les réalisateurs et réalisatrices du monde entier, les alpinistes et les aventuriers de très haut niveau se retrouvent aux Diablerets pour rencontrer et offrir au public la quintessence des films et des livres de montagne.